Il s’agit de répondre au défi écologique, au dérèglement du climat, et à la destruction de la biodiversité. L’enjeu se situe dans les villes puisqu’elles abritent 80% de la population (en Europe et aux USA) et 75% des émissions de CO2, alors qu’elles n’occupent que 5% de la surface de la planète.
La transition écologique peut être regroupée en 4 axes (1) : tout d’abord l’Empreinte environnementale portant sur les consommations de ressources naturelles, les pollutions, les déchets et l’adaptation au changement climatique. Ensuite, les questions de Mobilité pour l’accès au logement, à l’emploi, aux loisirs et aux services publics. Enfin la Qualité de vie des résidents et la Justice environnementale visant à maîtriser les inégalités dans l’accès aux services environnementaux et l’exposition aux risques.

Quelles actions concrètes pour une transition écologique ?
Regarder ce que font les autres est toujours source d’inspiration mais aussi de confiance en nos idées. La liste d’initiatives est riche mais n’interdit pas d’en sélectionner certaines à titre d’illustration.
Commençons par la Ville de Paris, qui a accéléré sa transition depuis plusieurs années : avec l’instauration d‘une Zone à Faibles Emissions, l’interdiction des véhicules diesel puis essence en 2030, le développement de pistes cyclables, ou le vote d’un Plan santé-environnement. C’est ainsi que la qualité de l’air à Paris s’est nettement améliorée depuis 10 ans (+30 points de pourcentage). Paris s’est aussi engagé pour 2030 à diminuer de 50% ses émissions de gaz à effet de serre (et atteindre 45% d’énergies renouvelables).
Nantes a introduit dans son plan local d’urbanisme un « coefficient de nature en ville », imposant aux projets urbains un niveau fixé d’espaces boisés, de zones humides et agricoles, et d’espaces paysages.
Pour parler de villes de taille plus modeste, citons Grande-Synthe (Hauts-de-France) qui est devenu un laboratoire de la transition écologique. Cette ville a mis en œuvre une solution de financement originale avec la Fondation ZOEIN pour le financement d’un « revenu de transition écologique ». C’est aussi l’une des premières villes moyennes à atteindre l’objectif de 100% d’alimentation biologique dans ses cantines scolaires.
BREST nous rappelle comment impliquer les citoyens au moyen d’un budget participatif. Une enveloppe de 500 000 € par an, soit 3% de son budget d’investissement, a été débloquée pour la réalisation des projets portés et décidés par les habitants.
Acceptabilité et Durabilité ?
Ces exemples montrent qu’urbanisme peut rimer avec écologie quelle que soit la taille de la ville. Une des clés du succès de la transformation écologique est de penser son acceptabilité par la population notamment en l’accompagnant de progrès sociaux. Par exemple, l’isolation thermique d’un logement réduit tout à la fois les gaz à effet de serre et la précarité énergétique. Un autre levier est la fixation d’objectifs écologiques moyen-long terme afin de cadrer les projets d’urbanisme. Par exemple un objectif de décarbonation s’appuiera utilement sur l’imposition d’un label bas carbone à tout projet de nouveau bâtiment (ex label BBCA).
Enfin, l’efficacité des transformations entreprises sera jaugée au moyen d’indicateurs de bien-être des habitant(e)s et de santé environnementale (exposition des populations aux nuisances, pollutions ou accès aux aménités dont l’énergie, l’eau, les espaces verts, l’alimentation de qualité, et empreinte carbone.)
(1)(Éloi Laurent, La transition sociale-écologique dans cinq villes françaises Sciences Po OFCE Working Paper, n° 16/2020).
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